Arrivé à Madagascar, le « Djemnah », sur lequel voyage le lieutenant René Denis, dessert successivement les principaux ports de l’île :
– Nossi-Bé, île située à 12 kilomètres au nord-ouest de la Grande Terre et passée sous protectorat français en 1840.
– Majunga, important port situé à l’embouchure de la Betsiboka au sud-ouest de la Grande Terre, où se trouve le PC du 3e Régiment de Tirailleurs Sénégalais (3e RTS).
– Diégo-Suarez, à l’extrémité nord. Sur la baie de Diégo-Suarez, à laquelle on accède par une passe large de 3 kilomètres, s’ouvrent quatre baies secondaires. La France, qui occupe ce site depuis le traité de protectorat de 1885, l’a aussitôt fortifié et équipé de plusieurs installations militaires.
Au sud de la rade principale, la ville de Diégo-Suarez, peuplée d’environ 10 000 habitants, abrite le Comptoir National d’Escompte.
– et enfin Tamatave, où le lieutenant Denis débarque le 30 mai 1907.
Avant la colonisation, les villes de Madagascar n’étaient reliées que par des sentiers. Un énorme travail est donc engagé dès 1895 par l’administration coloniale pour développer les voies de circulation sur l’île. Il s’agit tout d’abord de joindre Tamatave et Tananarive par route et par voie ferrée.
En 1907, quand le lieutenant Denis débarque à Tamatave, le chemin de fer relie Ambila à Manjakandriana. Les travaux ferroviaires entre Manjakandriana et Tananarive sont en cours d’achèvement et il reste encore à réaliser le tronçon Ambila-Tamatave.
Entre Tamatave et Ambila, il existait une suite de lagunes séparées par des seuils ou pangalanes. Le percement de ces seuils, entrepris dès 1897 par la compagnie des Messageries françaises de Madagascar, aboutit à la création du canal des Pangalanes en 1901. Le lieutenant Denis traverse ce canal à bord du bateau « Charles Bricka » et rejoint ainsi le départ de la voie ferrée à Ambila.