La bataille de Stalingrad (17 juillet 1942 – 2 février 1943) est ancrée dans la mémoire collective comme étant le tournant de la Seconde Guerre mondiale marquant la fin de l’hégémonie de l’armée allemande. Pourtant, à l’été 1942, qui pouvait dire que les armées du IIIe Reich allaient perdre cette bataille ?
Les photographies allemandes consacrées à la 2e guerre mondiale et conservées à l’ECPAD ne montrent pas la défaite mais traitent de la bataille de juillet 1942 à janvier 1943. Ces images sont réalisées par les compagnies de propagande allemandes (Propagandakompanien) chargées de la communication des armées du IIIe Reich. De ce fait, l’armée allemande est dépeinte comme victorieuse et encore très loin du désastre de février 1943. Toutefois, faute de progression des troupes de l’Axe, l’objectif du reporter se tourne vers le soldat, délaissant le champ de bataille. Les reportages se concentrent sur le caractère héroïque du soldat allemand en tant qu’individu. La propagande efface de son vocabulaire la Blitzkrieg et l’effet de masse des divisions blindées allemandes pour se focaliser sur le combattant allemand (Einzelkampfer), auteur de faits d’armes, photographié seul, souvent de face, en gros plan. L’Einzelkampfer est dorénavant le « fer de lance » de la propagande et cela jusqu’à la chute de Berlin en avril 1945. Ce changement de tactique dans la communication de la bataille est révélateur de l’échec militaire allemand.
Par ailleurs, on évoque souvent la bataille de Stalingrad par les combats de l’hiver, le froid, la neige, la détresse des soldats allemands, comparée aux soldats victorieux de l’armée Rouge. On oublie souvent que la bataille a débuté en juillet 1942, dans la chaleur et la poussière à l’heure où l’Allemagne du IIIe Reich triomphait encore.
Ce portfolio présente des images emblématiques de la bataille de Stalingrad, du point de vue de la propagande allemande. Un accent particulier est mis sur les combats aériens de la Luftwaffe avec 18 photographies méconnues issues de reportages récemment consultables à l’ECPAD.