La FIAS (force internationale d’assistance à la sécurité ou ISAF, international safety assistance force en anglais), déployée depuis 2001 sous l’autorité du Conseil de sécurité des Nations Unies, a été mise sur pied pour aider la nouvelle autorité intérimaire afghane à exercer et à étendre son autorité sur l’ensemble du pays en développant une gouvernance efficace, pour créer un environnement sûr à Kaboul et aux alentours, pour soutenir le processus de reconstruction de l’Afghanistan et pour permettre une montée en puissance de l’armée nationale afghane. En 2003, les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies n°1444 en février et n°1510 du 13 octobre réglementent le cadre d’intervention de la FIAS. Son commandement est transféré en février du major-général turc Zorlu au lieutenant-général allemand Gliemeroth puis au lieutenant-général néerlandais Van Heyst.
La participation militaire française est répartie en plusieurs opérations nationales, portant les noms de Pamir pour la participation à la FIAS, Héraclès pour la participation aux opérations navales et aériennes, Épidote pour la participation aux missions d’instruction de l’armée afghane au sein de l’OEF (operation enduring freedom ou opération liberté immuable) et Arès pour les opérations spéciales au sein de l’OEF. Au 21 février 2003, 700 militaires français environ participent à la Force pour un effectif total approchant les 8 000 hommes. Le commandement régional de Kaboul se fait en rotation entre la France, la Turquie et l’Italie.
La principale contribution du détachement français à Pamir, mandats 3 à 6 en 2003, se compose du BAT-FRA (bataillon français), composante de la KMNB (Kaboul multinational brigade ou brigade multinationale de Kaboul), forte elle-même d’environ 3500 hommes. Le BAT-FRA doit essentiellement contrôler sa zone de responsabilité, dont les limites évoluent dans le temps, mais qui reste centrée sur KAIA (Kaboul international airport ou aéroport international de Kaboul) et sur les quartiers et axes d’approche au nord de la capitale afghane. Depuis Pamir 2, le cumul des fonctions de REP-France (représentant des forces françaises), d’AD-CON-France (administration control ou contrôle administratif) et de commandant du détachement français de Kaboul par le chef de corps du régiment fournissant l’essentiel du BAT-FRA, garantit l’unicité du commandement des éléments français et confère au REP-France une représentativité claire vis-à-vis de ses correspondants afghans et alliés.
La CCITTM (cellule de coordination interarmées des transports, transits et mouvements) est activée en février 2003 pour répondre à un défi logistique : la voie aérienne, via la plate-forme de l’aéroport de Kaboul, est la voie quasi exclusive d’acheminement des hommes et des matériels sur le théâtre afghan.
Les DIO français (détachement d’instruction opérationnelle) Epidote mandats 3 à 6 se succèdent de novembre 2002 à janvier 2004 pour participer à la formation de 3 kandaks ou BANA (bataillon de l’armée nationale afghane) aux numéros pairs. En mars 2003, a lieu l’inauguration officielle des deux premières brigades. Le DIO se recentre ensuite sur la formation des officiers des bataillons 8, 9 et 10, puis vise à celle des seuls officiers d’état-major. Les Britanniques assurent pour leur part la formation des sous-officiers et les Américains celle des militaires du rang. La reconstruction de l’ANA constitue une œuvre de longue haleine, initiée très tôt lors de la conférence de Bonn de décembre 2001. Le ministère de la Défense afghan développe aussi progressivement son propre dispositif de formation, principalement articulé autour des centres de formation initiale pour la troupe, les sous-officiers et les officiers, des centres de formation de deuxième niveau, d’une université de Défense, d’un centre de doctrine et des écoles de spécialités.
Les accords de Bonn ont décidé un processus de DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion) mis en œuvre par le gouvernement afghan à travers l’afghan new beginning program, à partir de juillet 2003 et pour deux années. Il a pour objectif de désarmer les partisans des seigneurs de guerres, de les démobiliser et de les réintégrer dans la vie civile ou dans les rangs, soit de la nouvelle armée afghane, destinée à devenir la seule force armée du pays, multiethnique et loyale au gouvernement central, soit dans ceux de la nouvelle police afghane ou ANP (afghan national police).
Le premier portfolio consacré à 2003 témoigne de la présence des reporters de l’ECPAD pendant la visite officielle de Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, en janvier 2003 et auprès des troupes françaises stationnées en Afghanistan au début de l’année.